La Compagnie Tiberghien

Direction artistique : Christian Loustau, Jean-Pascal Pracht, Alain Raimond

Gilbert Tiberghien, figure emblématique du renouveau, dans les années 70, du Théâtre bordelais, co-fondateur du collectif Fartov et Belcher, puis créateur de sa propre compagnie, la compagnie Tiberghien en 1986, est décédé en 2016. La mission qu’il s’était confiée, inspirée de Jean Vilar, reposait sur deux piliers essentiels : l’exigence artistique et l’éducation populaire. Rechercher des formes nouvelles de mise en scène, donner à voir et entendre les grands textes, de Théâtre bien sûr, mais aussi de littérature, de poésie, de philosophie. C’est ainsi que Gilbert Tiberghien a porté à la scène, entre autres, Sarraute, Beckett, Nietzsche, Melville, Dostoïevski, Bond, Manciet, Satie, Vitrac, Pessoa. Pour appuyer ce travail, il ouvre dès le départ un atelier amateur dont le but est de monter de grands textes avec des comédiens amateurs dans un environnement professionnel (de nombreux comédien(ne)s sont par la suite devenus professionnels).

Pour mener à bien cette mission, « Tiber » s’appuie sur un outil de travail indispensable : un théâtre. Il donne l’impulsion nécessaire à la création du théâtre Jean Vilar d’Eysines et cofonde le TNT manufacture de chaussures, dans lesquels il installe successivement la compagnie. Enfin, lorsqu’elle quitte le TNT, celle-ci, soutenue par le collectif Lieu-dit, constitué de membres de l’atelier, s’installe au Lieu Sans Nom.

 

Lorsque Gilbert Tiberghien meurt en mars 2016, trois compagnons de route, Alain Raimond, Jean-Pascal Pracht et Christian Loustau, décident de prendre les rênes de la compagnie et d’en garder le nom, en hommage à « Tiber », mais aussi et surtout, afin de pérenniser sa quête d’un Théâtre « de contenu », artistiquement exigeant et accessible à tous, ainsi que sa transmission par la pratique au sein de l’atelier amateur. Ainsi, depuis 2016, la compagnie Tiberghien a monté Ohl, Beckett, Pinget, Artaud, Blanchot, Manciet ; et avec l’atelier, Ionesco, Molière, Pomerat, Dubillard, Ribes .

La compagnie Tiberghien, fidèle au principe du théâtre « élitaire pour tous » d’Antoine Vitez, tente de creuser le sillon d’un Théâtre de la pensée, poétique, philosophique et politique. Le Lieu Sans Nom est son camp de base. Son atelier amateur est ouvert à tous.